Prévalence des TMS - faits et chiffres

Update 05/10/2023

Des millions de travailleurs en Europe souffrent de troubles musculo-squelettiques (TMS), mais la prévalence de ces troubles varie fortement entre les travailleurs, les professions, les secteurs, les pays et même les postes de travail et la taille de l’entreprise. L’information est nécessaire afin de vérifier qui encourt le plus de risques et de pouvoir prendre des mesures de prévention ciblées.

Pourquoi les TMS sont-ils si fréquents?

Les TMS constituent les problèmes de santé liés au travail les plus fréquents chez les travailleurs au sein de l’Union européenne (UE). Environ trois travailleurs sur cinq souffrent de ce genre de troubles.

Les principales raisons de ces troubles et de leurs variations dans la prévalence sont les suivantes:

  • le travail répétitif fréquent et croissant et le fait de soulever des charges lourdes (constat dans 54% des entreprises en 2019 contre 47% en 2014) (Troisième enquête européenne des entreprises sur les risques nouveaux et émergents (ESENER 3));
  • les risques nouveaux et émergents, comme le fait de rester longtemps en position assise (dans 59% des entreprises) et les facteurs psychosociaux, comme le stress lié au travail, sont en augmentation constante;
  • les nouveaux risques liés aux nouvelles technologies, aux nouveaux processus de travail et à la nouvelle organisation du travail;
  • les facteurs démographiques, tels que le vieillissement de la population de l’UE (augmentation de 21% en 2014 à 26% en 2019);
  • les problèmes de santé publique, telles que l’obésité et le manque d’activité physique.

Différents facteurs contribuent aux TMS liés au travail, comme les facteurs physiques et biomécaniques, les facteurs organisationnels et psychosociaux et les facteurs individuels. Ces facteurs peuvent intervenir de manière indépendante ou en combinaison. Pour évaluer les TMS liés au travail, il faut donc tenir compte de l’exposition à une combinaison de facteurs de risque.

Les facteurs de risque des TMS ne touchent pas tous les travailleurs de la même manière

Certaines variations dans la prévalence des TMS peuvent s’expliquer à la lumière de facteurs socio-démographiques. Les TMS sont plus souvent signalés par les femmes, les travailleurs âgés et les personnes peu qualifiées.

On note également une grande variation entre les secteurs, étant donné que les travailleurs manuels souffrent plus souvent de TMS. Les TMS se rencontrent plus fréquemment dans le secteur de la construction et de l’agriculture. La part de travailleurs qui déclarent souffrir de maux de dos est de 52% dans le secteur de la construction et 60% dans le secteur de l’agriculture, alors que la moyenne européenne est de 46%. Les TMS se rencontrent le moins souvent dans les activités financières et les assurances ainsi que dans les secteurs de l’enseignement, de l’art, du divertissement et des loisirs. [Work-related musculoskeletal disorders: prevalence, costs and demographics in the EU, p. 54]

La taille d’une entreprise joue également un rôle direct dans le développement des TMS, comme les maux de dos: plus l’entreprise est grande, plus les mesures préventives sont présentes. Dans les entreprises de plus de 250 travailleurs, 92% des travailleurs ont accès à un équipement de travail ergonomique. Cette proportion diminue à 70% pour les entreprises comptant entre 10 et 49 travailleurs et même à 59% pour les micro-entreprises (5 à 9 travailleurs). Il est donc nécessaire de soutenir davantage les PME et leurs travailleurs. [Les troubles musculo-squelettiques d’origine professionnelle: statistiques]

Les différences entre pays de l’UE sont aussi significatives. La part des travailleurs qui déclarent les TMS liés au travail comme principal problème est de 40% au Luxembourg mais de pas moins de 70% en Tchéquie et en Finlande. On constate aussi des disparités entre pays en matière de disponibilité de programmes de réintégration et de reprise du travail. Ces programmes sont par exemple accessibles à 95% des travailleurs suédois, mais seulement à 19% des travailleurs estoniens. [Work-related musculoskeletal disorders: prevalence, costs and demographics in the EU, p. 21]

(Source: Healthy Workplaces Campaign Newsletter 2)