Le burn-out en tant que maladie liée au travail

La ministre de la Santé publique, Maggie De Block, souhaite que le burn-out soit reconnu comme une maladie liée au travail afin que l'on puisse mettre sur pied des campagnes de prévention et prévoir un accompagnement pour aider les personnes affectées à reprendre le travail. Jusqu'à présent, le burn-out n'était reconnu ni comme une maladie professionnelle, ni comme une affection liée au travail. Une affection liée au travail n'est pas une maladie professionnelle: la distinction est importante.

Maladies professionnelles: le travail est la cause de la maladie

On développe une maladie professionnelle en exerçant son travail. Les ennuis de santé subis sont indemnisés si le travailleur est en mesure de démontrer l'existence d'un lien de cause à effet entre le travail et la maladie ou si l'affection figure sur la liste des maladies professionnelles. Par exemple, pour les cancers dus à l'amiante, comme le mésothéliome, la causalité ne fait pas de doute étant donné que 90 % des mésothéliomes sont provoqués par l'amiante.

Maladies liées au travail : le travail est un facteur important

Les maladies liées au travail ne sont pas des maladies professionnelles faisant l'objet d'indemnisations car le travail n'est pas considéré comme la cause principale de la maladie. On ne peut donc pas introduire de demande de dédommagement, ni recevoir d'indemnisation. Par exemple, une infirmière peut développer des lombalgies car elle doit soulever des patients fréquemment, mais ses douleurs peuvent également provenir d'autres causes comme l'exercice d'un sport, l'arthrose, etc.

Épuisement émotionnel

La reconnaissance du burn-out en tant qu'affection liée au travail ne signifie donc pas que le travail constitue l'unique cause, mais bien qu'il est un facteur important qui contribue à l'augmentation du risque. En effet, le burn-out est un syndrome lié au travail, caractérisé par un épuisement émotionnel, combiné à du cynisme, ainsi qu'à un sentiment d'amoindrissement des capacités personnelles. Le travail joue donc un rôle important. Cependant, outre le travail, il existe encore d'autres facteurs qui accroissent le risque de développer un burn-out, comme les caractéristiques personnelles (le neuroticisme, par exemple), un déséquilibre entre le travail et la vie privée, etc.

De plus, il n'existe ni diagnostic univoque, ni définition suffisamment transparente de ce qu'est précisément le burn-out. La façon dont on constate un burn-out n'a pas encore fait l'objet d'un consensus. Dans le monde des assurances professionnelles, il s'agit d'une limite importante qui empêche la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle. Donc, s'ils se basent sur les critères actuels, les assureurs ne peuvent, techniquement, considérer le burn-out comme une maladie professionnelle.

La reconnaissance ouvre des possibilités

Il est important de réaffirmer que le burn-out est bien une affection liée au travail. Un travailleur en burn-out ne peut solliciter d'indemnisation auprès de l'Agence fédérale des risques professionnels (Fedris). Toutefois, cette reconnaissance permet d'accéder à des programmes subventionnés de prévention et de revalidation, comme il en existe déjà aujourd'hui pour les problèmes de dos.

Les programmes axés sur les maux de dos sont destinés aux travailleurs qui effectuent un travail physiquement exigeant et qui sont en incapacité de travail en raison de leurs lombalgies. Ces programmes soutiennent les mesures ergonomiques au travail, ainsi que la revalidation du travailleur.

La reconnaissance du burn-out comme affection liée au travail constitue donc une étape importante pour s'attaquer à ce problème au travail.

(Source: gezondheid.be)